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L'illettrisme est un mal qui touche les pays émergents sans toutefois épargner les pays industrialisés. En effet, si on dénombre 875 millions d'adultes illettrés dans le monde selon l'UNESCO[1], on compte plus de 2 millions de personnes[2], âgées de 18 à 65 ans, en situation d'illettrisme en métropole. En France, un collectif de parents et de professeurs, l’association SOS Éducation, milite pour endiguer ce phénomène et propose des solutions concrètes. SOS Éducation a publié en avril 2015 une étude inédite consacrée à ce sujet.
Que nous dit l'étude ?
Les chiffres, les analyses et les enquêtes concernant l'illettrisme se succèdent et apportent bien souvent les mêmes conclusions. Le fléau touche encore beaucoup trop de personnes à travers le monde et n'épargne pas les femmes, loin s'en faut, puisque 2/3 des illettrés sont des illettrées ![3] L'illettrisme concerne les personnes ayant été scolarisées, en contact avec les savoirs de base, lecture, écriture et calcul, mais les ayant mal acquis ou perdus en partie. C'est ainsi qu'on dénombre en France, à l'entrée en 6ème, pas moins de 20% d'élèves concernés par cette situation, indique SOS Éducation. En 2010, puis en 2013 ont été mises en place des mesures spécifiques. Mais malgré les plans successifs proposés par les pouvoirs publics depuis 2002, l'école a du mal à remédier à cet état de fait. Selon SOS Éducation, la diminution sur les 4 dernières décennies des volumes horaires alloués à l'apprentissage du français et l'abandon de la méthode de lecture syllabique au profit de la méthode globale ou semi-globale sont en partie responsables de l'illettrisme.
Quelles perspectives et quelle méthode employer ?
Se basant sur des analyses et des expériences menées en Grande-Bretagne, SOS Éducation préconise l'utilisation du test de déchiffrage, nommé en Angleterre "Screening Check", comme solution permettant de résorber l'illettrisme. L'idée, par un tel test réalisé à l'échelle nationale, est de détecter les élèves en difficulté dès la fin du CP. Le test est basé sur une liste de 40 mots à déchiffrer. Vrais et faux mots sont mélangés, ce qui permet de savoir si l’enfant « devine » en s’appuyant sur sa mémoire ou s’il lit réellement. L’élève doit décoder au moins 32 mots sur 40 pour valider le test qui permet de déceler des problèmes plus ou moins importants allant du manque d'entraînement à des problèmes d'audition. Ce test a également l'avantage de permettre à l'enseignant de constituer dans un second temps des groupes de niveaux de lecture. Une façon de prendre en charge les élèves en difficulté pour intensifier leurs apprentissages, indique SOS Éducation.
Le test de déchiffrage, à l’initiative de SOS Éducation, fut récemment repris par un groupe de députés d’opposition qui viennent de déposer une proposition de loi allant dans ce sens.
Il faut dire que l’enjeu est déterminant pour l’ensemble du système éducatif. En effet, "le déchiffrage est une compétence cruciale pour que les élèves deviennent de véritables lecteurs", souligne un responsable du Department of Education anglais cité dans l'étude publiée par SOS Éducation. L'idée étant en effet de repérer très tôt les élèves en difficulté et de leur donner les clés pour les surmonter. Outre-Manche, le résultat est sans appel : en deux ans seulement, 21% des élèves anglais, toutes origines confondues, ont progressé dans leur apprentissage de la lecture.
Retrouvez l'intégralité de l'étude de SOS Éducation sur le site internet de l'association soseducation.org
[1] http://www.unesco.org/education/efa/efa_week/fr_facts.shtml
[2] http://www.anlci.gouv.fr/Illettrisme/Les-chiffres/Niveau-national
[3] http://www.unesco.org/education/efa/efa_week/fr_facts.shtml
